Manipulateurs Pervers Narcissiques

Accompagnement stratégique et psychologique des victimes de violence conjugale et de manipulateurs pervers narcissiques, hommes ou femmes.

Le pervers narcissique et l’animal de compagnie

Quels sont les rapports qu’entretient le pervers narcissique avec les animaux domestiques?

Extrait d’un chapitre du livre publié prochainement aux Editions Fayard.
Le nombre de témoignages a volontairement été réduit pour cette publication Internet.
Geneviève SCHMIT

Le manipulateur pervers, comme nous avons pu l’analyser, a une personnalité totalement ego centrée. Il pense, ne vit que pour lui et n’agit que pour son propre intérêt direct ou indirect. Le centre du monde c’est lui, rien que lui. Vous, les enfants, l’entourage et à fortiori les animaux de compagnie, ne sont là que pour lui être utile, d’une manière ou d’une autre.

Que ce soit pour frimer, pour se défouler, pour faire du chantage ou même pour se rassurer, l’animal de compagnie peut être « utile » au manipulateur pervers narcissique.

Rappelons que:

Pour le pervers narcissique l’autre est « utile » ou ne l’est pas.
Ce principe est valable aussi pour les animaux de compagnie.

La vie d’un animal domestique dépend totalement de son maître. De par sa condition, il ne peut subvenir seul à ses besoins les plus élémentaires: se nourrir, se soigner, avoir un lieu pour se protéger des intempéries ou du danger, dormir sereinement. Un animal sera donc totalement soumis aux soins que lui apportera celui ou celle qui l’a recueilli.

A ces besoins de bases viennent se rajouter la nécessité d’une éducation correcte afin de vivre en harmonie dans notre monde humain. Il lui faut apprendre les règles de vie, il a besoin de jeux pour s’épanouir, de grandes balades dans la nature pour s’éveiller, et d’amour à profusion.

Le pervers narcissique et l’animal de compagnieCe n’est qu’à ce prix-là, quotidiennement et durant toutes ses années de vie, qu’un animal de compagnie peut tisser un lien de confiance et offrir à son tour, tous les cadeaux que son amour reconnaissant réserve.

Or, de par sa nature même, le pervers narcissique n’est pas constant. Il oscille d’un état à un autre en  suivant ses envies, ses besoins et ses humeurs. Et toujours à cause de sa nature profonde, le pervers narcissique ne pense qu’à lui-même, et délègue aux autres toutes les tâches qui l’ennuient.

Il est donc parfaitement illusoire d’imaginer qu’un manipulateur pervers narcissique puisse, au quotidien, et durant de longues années, gérer correctement l’équilibre et les contraintes d’un animal quel qu’il soit.

A moins que … A moins que ce soit un pervers narcissique du genre passif/agressif et fusionnel, relié à sa mère. Il peut alors retrouver au travers du lien qui l’uni à l’animal domestique un goût d’enfance, un lien inconscient qui le relie aux douceurs maternelles qu’il a eu ou dont il a manqué. »

Et pourtant, nous voyons parfois des pervers narcissique avoir un chien, un chat, un cheval ou un poisson rouge. Nous en voyons les aimer !

Alors? Le pervers narcissique pourrait-il quand même aimer certains animaux ?

Voyons cela ensemble et tentons, aux travers de différents témoignages significatifs, de comprendre ce qui peut unir le pervers narcissique à l’animal domestique.

 

Animal séduction

Témoignage:

Corinne confie que le pervers narcissique qui a détruit sa vie avait 4 chiens et trois chats dont il prenait grand soin. « C’est l’un des éléments qu’il a utilisé pour me séduire. Il aimait dire qu’il les avait recueillis dans un refuge, et allait jusqu’à préciser que chaque créature de Dieu méritait son attention, en raison de sa profonde foi chrétienne… A ma connaissance, la Foi chrétienne ne préconise pas l’adultère, la violence, l’escroquerie et encore moins la perversion sexuelle… »

Etre un faire-valoir, est probablement la raison la plus courante qui lie un pervers narcissique à l’animal de compagnie. C’est également le cas avec l’être humain, la voiture, ou tout ce qui peut attirer une attention d’envie à son égard.

Si l’animal le valorise comme pourrait le faire un beau cheval ou un chien racé, il le bichonnera comme il le ferait avec une Ferrari, du moins en apparence.

Malheureusement, son intérêt risque de s’arrêter là ou cesse le regard bienveillant qu’on lui porte. Tout ce qui est de l’invisible, du quotidien, des responsabilités, des obligations devient vite une corvée dont il ne se soucie plus. S’il peut la déléguer tant mieux, s’il ne le peut pas, tant pis pour l’animal.

Comme toujours, nous pouvons comparer ce comportement à celui de l’enfant qui veut absolument un animal et qui promet de s’en occuper toujours… On connait la suite.

Témoignage:

« Nous avions un magnifique chien de pure race qu’il traitait comme « son » chien devant les autres mais qu’il maltraitait par derrière. Il faisait avec lui comme avec moi. Heureusement je suis partie avec les animaux. »

Comme pour l’animal outil de séduction ou bête de spectacle, il y a le revers de la médaille. Le chien, le chat peuvent servir à magnifier sa propre grandeur supposée, et, comme dans l’exemple du deuil national, servir à attirer la bienveillance de ceux qui l’entourent. A l’inverse par contre, si l’animal exprime son amour pour la proie du pervers narcissique, cela lui est totalement insupportable. Cela équivaut à attirer sur l’autre la sympathie et l’amour qui, selon le pervers narcissique, lui reviennent de droit.

 

Animal maltraité, animal utilisé

Témoignage:

« Mon père qui est pervers narcissique a toujours détesté les animaux. Il a d’ailleurs tiré au fusil la portée de notre minette. Mon ex compagnon, pervers narcissique également, aimait les chats. Pourtant, à notre séparation il a refusé de me les confier pour les donner à une personne qu’il ne connaissait pas. »

Témoignage:

« Nous avions une chienne à la maison et elle était bien mieux traitée que notre fille et moi-même. Elle dormait sur le lit alors que j’ai dormi plus d’un an sur un matelas par terre. La chienne avait plus de compliments et de tendresse que n’en avait sa fille. Je n’ai vu aucune objection à ce qu’il garde la chienne lorsque nous sommes parties puisque je la savais heureuse avec lui. Puis l’été passé un ancien voisin m’a appelé et m’a dit que la chienne était enfermée dans un poulailler de jour comme de nuit et qu’elle hurlait sans cesse. Mon ancien voisin lui faisait passer de l’eau et de la nourriture comme il le pouvait. J’ai appelé mon ex en le menaçant de faire intervenir les forces de l’ordre. Vexé sans doute et fortement agacé, il m’a dit que si je n’étais pas contente que je vienne la chercher. Dans la demi-heure j’étais là-bas et j’ai récupéré cette pauvre bête dans un état déplorable. Aujourd’hui, elle comme nous savourons notre nouveau bonheur loin de notre bourreau. »

Dans ce témoignage, nous voyons bien que le pervers narcissique dont il est question adore son animal tant que celui-ci est utile pour humilier sa  femme et maintenir son enfant. Cette manière de survaloriser l’un, ici le chien, pour dévaloriser l’autres, ici sa famille, est une manière de jouir de sa toute puissance et, parfois, de diviser pour mieux régner. C’est un comportement que l’on retrouve parfois lorsque le pervers narcissique a plusieurs enfants et qu’il survalorise l’un tout en humiliant l’autre, afin de faire éclater la cellule familiale et jouir de son sentiment de supériorité absolue.

Témoignage:

« Dès le début de notre relation, la chatte, qui pourtant est très pot de colle, disparaissait totalement lorsque PN se trouvait à la maison. Elle réapparaissait dès qu’il repartait. Je ne l’ai pourtant jamais vu la maltraiter. Il faut dire qu’elle ne lui en donnait pas l’occasion, à l’inverse de moi. »

S’il le peut, instinctivement l’animal va se mettre à l’abri de ce qui le déstabilise, de ce qui lui fait peur. Il ne va pas, comme la proie du pervers narcissique, imaginer qu’il va pouvoir le changer par l’amour qu’il lui porte. C’est en général lorsqu’il ne peut fuir ou qu’il doit défendre un être aimé, qu’il se montre agressif.

Je pense sincèrement que l’être humain devrait un peu plus écouter son instinct, son sixième sens, sa « petite voix » ou peu importe le nom que l’on donne à cette partie de soi-même sensible qui permet de ressentir le danger.

 

Animal assassiné

Témoignage:

« Je suis une éleveuse passionnée de chevaux, et je l’ai engagé pour gérer avec moi mon entreprise lorsque je suis tombée sous son emprise perverse. Après 3 ans, lorsque j’ai enfin pu l’éloigner de moi, j’ai vécu le pire drame qu’il m’ait été donné de vivre. Mon cheval préféré, celui que je montais tous les jours, est mort. L’autopsie a démontré que son eau avait été empoisonnée. »

Des exemples comme ceux-là, des morts plus ou moins mystérieuses, on m’en confie souvent. Je préfère pourtant ne pas en partager plus. Comme pour le passage à l’acte avec l’humain, tuer l’animal est l’expression ultime de l’aversion que le pervers narcissique à pour ce qui vient déranger sa vie nombriliste. Pour l’animal comme pour l’humain maltraité, il peut y avoir de l’agacement, de la perte de contrôle, mais parfois aussi une perversion digne de celle du psychopathe. La jouissance de sa toute puissance, le droit qu’il se donne à maltraiter impunément ou retirer la vie à un être vivant peut devenir un délice, une jouissance.

 

Animal otage

Témoignage:

« Il était notoire qu’Éric détestait les animaux, pourtant, après notre séparation, il a promis aux enfants d’acheter un petit chien s’ils demandaient au juge de vivre avec lui. Il a donc acheté dans une animalerie, un adorable petit chien, appât excellent que les enfants ont immédiatement adorés! Grâce à ses nombreuses manipulations, il a réussi à obtenir une garde partagée.  Aujourd’hui, mes enfants sont anxieux lorsqu’ils sont chez moi car ils savent qu’en leur absence, leur père ne s’occupe pas du chien, ne le sort pas, et est même parfois violent avec lui. Éric ne se prive pas de leur dire au téléphone que le chien est triste en leur absence et qu’il faut vite revenir … »

L’animal comme l’humain, est utile ou ne l’est pas. Dans ces exemples on réalise parfaitement que l’animal n’est pas là pour partager le bonheur avec ses maîtres mais bien pour attirer les enfants et blesser celui ou celle qui a eu l’audace de l’affronter.

 

Animal obstacle/protecteur

Témoignage:

« Nous avons eu un chien dominant. Je l’ai régulièrement amené chez l’éducateur jusqu’à ce qu’il devienne un vrai « nounours » avec ma fille et moi-même. Pourtant, il a su sauter sur mon compagnon lorsque, dans une crise de rage, il est arrivé derrière moi un outil à la main. »

L’animal, surtout s’il est dressé, tendra à défendre son maître. Aussi, comme me le confiait une patiente, si le chat lui fait peur… mieux vaut le garder comme « arme dissuasive « .

De la même manière que le pervers narcissique isole sa proie pour mieux la contrôler et se l’approprier, l’animal protecteur sera un obstacle dont le pervers narcissique doit se débarrasser, d’une manière ou d’une autre. On peut voir que dans ce domaine là également, rien ne l’arrête.

 

Les animaux le lui rendent bien

Témoignage:

« Nous avions pris un chat parce que notre fille le demandait. Chaque fois qu’il passait à côté de lui, il lui filait un coup de pied. Il le détestait au point de lui interdire progressivement la majorité des pièces jusqu’à décréter qu’il ne vivrait que dans la chambre de ma fille qu’il détestait également. Dès qu’il pouvait se faufiler, le chat faisait pipi sur les affaires de monsieur, ce qui le mettait dans des rages folles. Pour le préserver de ses colères nous avons confié le chat à une famille qui avait une maison. Aujourd’hui il vit heureux mais ma fille reste inconsolable. Aujourd’hui c’est du PN dont nous nous sommes débarrassées, et nous vivons beaucoup mieux! »

L’animal a une bonne mémoire, de plus il ressent ce que nous ne pouvons, ou ne voulons pas percevoir. Suivant son caractère et son audace, il saura l’exprimer clairement.

 

Une fois le pervers narcissique parti

Quand le chat est parti, les souris dansent !

Témoignage:

« Depuis que j’ai quitté mon ex pervers narcissique, le chat vit heureux avec moi. Il a maintenant le droit de monter sur le lit, sur le canapé. Il s’est même mis à ronronner, ce qu’il n’a jamais fait auparavant. Il finira par apprendre le yoga pour se détendre. »

Une fois le danger éloigné, les animaux retrouvent progressivement confiance, et cela même s’ils peuvent, comme leur maitre humain, garder trace des traumatismes vécus.

 

Conclusion:

Etant donné que le pervers narcissique est un être totalement immature ne voyant que son propre intérêt, l’animal aura la place de faire valoir, de défouloir, de moyen de pression ou même de doudou.

En bref, il est utile ou ne l’est pas.

Son « amour » pour lui, comme pour l’humain, pourra passer d’un extrême à un autre au gré de ses besoins et envies.

Dans la mesure du possible, toutes les contraintes inhérentes à un animal seront déléguées.


septembre 2017

 

Geneviève Schmit - Coaching thérapeutique pour les victimes de manipulateurs pervers narcissiques ©Geneviève Schmit, experte dans l’accompagnement des victimes de manipulateurs pervers narcissiques.

septembre 2017

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2 Commentaires

  1. Mon ex-compagne se vantait régulièrement d’être l’un des précurseurs en matière d’élevage de furets en France, qu’elle connaissait tout mieux que les autres, qu’elle contribuait à l’apprentissage des vétérinaires en matière de soins. Elle en avait eu plusieurs depuis son adolescence. Il lui en restait 3 au moment où je l’ai rencontré. Les autres avaient été enterrés dans son jardin familial. Elle s’en occupait passionnément. Elle se fournissait chez un vendeur itinérant en viande pour zoos même s’il fallait faire des kilomètres pour des poussins congelés. Elle était au chevet de ses animaux pour les soigner car les furets domestiques développent des cancers incurables quasiment systématiquement. Tous ses furets mourraient ainsi. Elle le savait mais s’entetait à en reprendre pour jouer les soigneuses irréprochables. Elle rentrait même tous les midis.

    J’ai réussi à lui faire entendre raison d’arrêter mais j’étais devenu un homme sans cœur, devant tous ces animaux mal traités. Elle m’a donc convaincu d’avoir un chat. Il est vite devenu l’excuse systématique pour ne plus sortir vu qu’il ne pouvait pas se nourrir seul l’instant d’un week-end et que personne n’était assez bien à ses yeux pour surveiller au cas où et qu’il ait toujours des croquettes. J’ai enfin réussi à lui faire accepter de le laisser à ses parents quand on partait en escapade, ce qui nous valait 1200km à chaque fois. Des contraintes toujours plus complexes à satisfaire.

    A la fin de notre relation, lorsque j’ai décidé de faire chambre à part, elle pouvait rester toute la journée enfermée dans sa chambre avec le chat : c’était son cat. Le soir venu, elle ouvrait la porte du salon et elle éjectait violemment le chat de sa chambre car elle ne le supportait plus. C’était devenu une routine. Dès lors, c’était mon chat. Et elle a bien évidement retourné sa veste le jour de mon départ, c’était redevenu le sien finalement.

    Je n’ai pas insisté… J’espère juste qu’il va pas trop mal.

  2. je rebondis sur cet article car on parle rarement du rapport entre les psychos et les animaux. Mon ex ami, non pervers narcissique dans le sens où on l’entend (il ne me rabaissait jamais par exemple), était enceint d’une rage intérieure très contenue, il vrillait régulièrement et se murait dans le silence, si possible à des dates importantes (noel, mon anniversaire etc), et quand à mon tour, je ruais dans les brancards à distance (il ne répondait à aucun message), alors il se vengeait et tuait des animaux (les miens). Sa propre chienne a soudainement disparu, et il m’a vaguement dit qu’il l’avait donnée, sans toutefois vouloir me dire à qui. Il y a 6 mois, après un ènième pétage de plombs de sa part, je ne suis plus revenue le chercher, j’en ai eu marre. Sa vengeance a été de venir tuer mes 4 pigeons et un canard. Etant donné qu’il habite à 80 km, il dû se poster et surveiller qu’il n’y ai personne dans le jardin. Au total, en 3 ans à peine, j’ai assisté à de nombreuses morts inexpliquées chez moi et de son côté également, jusqu’à réaliser que ça ne pouvait plus être un hasard. Je précise qu’il a été bénévole dans les plus grandes assoc d’animaux reconnues en France, j’ose pas imaginer les cadavres qu’il a dû laisser en 40 ans de bénévolat…

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