Accompagnement stratégique et psychologique des victimes de violence conjugale et de manipulateurs pervers narcissiques, hommes ou femmes.

Anéantie par l’amour : le suicide silencieux d’Anna

C’était Anna, mais cela aurait tout aussi bien pu être Pierre ou Jean…

Dans l’étau d’une manipulation perverse, la souffrance transcende le genre.

Pour que la souffrance s'arrête : Suicide sous l'emprise d'un manipulateur pervers narcissique.

Suicide Anna - Geneviève SCHMIT

À l’initiative de sa mère, résidant en France, j’ai reçu en consultation à trois reprises Anna, une femme remarquable de 34 ans, docteure en biologie. Elle avait rejoint en Espagne un homme rencontré à Malte quelques temps avant et s’est très rapidement trouvée piégée dans une relation passionnelle.

Il l’a quittée il y a cinq mois, et bien qu’elle ait une vision claire de sa situation et qu’elle analyse pertinemment le comportement de cet homme, Anna m’a confié à plusieurs reprises se sentir « anhédonique« , c’est-à-dire ayant perdu la capacité de ressentir des émotions positives, symptôme souvent associé à la dépression et à la schizophrénie.

Elle était suivie par un psychiatre et un thérapeute suite à une tentative de suicide qui a conduit à dix jours d’hospitalisation.

Clairement en état de choc, il lui était très difficile d’entrer véritablement dans une relation thérapeutique à distance.

Son objectif déclaré était de « se détacher pour retrouver son essence joyeuse, sa personnalité, sa belle vie, ses voyages… ». Elle se trouvait au stade du « sevrage » où il est nécessaire de contraindre la personne pour l’empêcher de rechercher « sa dose » ou de se faire du mal.

Bien que l’ayant quitté, cet homme suscitait en elle une jalousie constante, un puissant moteur qui l’empêchait de respirer et d’envisager un avenir serein. Ce qu’elle voyait obsessionnellement en fermant les yeux était « lui, sur le bateau, en train de profiter de la vie avec une autre fille ».

Lors du dernier congrès où elle a donné une conférence, elle a souffert de nombreuses crises d’angoisse panique… Cela s’est passé il y a quelques jours.

 

Lors de notre troisième et dernière consultation, elle me dit ceci:

« Il m’arrive souvent de me perdre dans mes pensées, de me laisser submerger par l’intensité de mes émotions, surtout lorsque je pense à lui dans nos moments de bonheur. L’amour que je lui porte est si profond que l’idée de le perdre m’est insupportable. Parfois, je me sens si désemparée que l’envie de mettre fin à mes jours effleure mon esprit si jamais nous devions nous séparer définitivement. Rien ne semble avoir de sens sans lui, et ce vide intérieur me consume.

Je désire ardemment retrouver cette sérénité d’antan, cette joie de vivre qui m’était si chère et que je sens m’avoir été dérobée. Je suis tentée de revenir vers lui pour me recentrer, car il est devenu le centre de mon univers. Il me paraît inconcevable qu’il ait pu cesser de m’aimer après tout ce que nous avons partagé. La terreur me saisit à l’idée qu’il puisse se tourner vers une autre, vers une relation peut-être plus légère, plus insouciante.

L’incertitude de ses sentiments à mon égard me tourmente. Je me languis qu’il me contacte, mais je suis terrifiée à l’idée d’être rejetée. J’ai l’impression que si j’entendais un « non » de sa part, cela me serait fatal.

Je me sens perdue, sans savoir comment agir ou quoi faire. La dernière chose que je souhaite est d’être hospitalisée, car au fond de moi, je garde l’espoir de pouvoir surmonter cette épreuve, de pouvoir guérir de cette dépendance affective qui m’enchaîne à lui, et de retrouver un jour la liberté de mon cœur. »

 

Il lui a dit non.

Maria s’est suicidée hier.

Geneviève SCHMIT – novembre 2023

Livre d'or à Anna

Chère Anna, Nous ne nous connaissions pas et j'apprends votre choix de partir loin, de partir ailleurs ! Anna, je vous respecte, je respecte votre volonté d'en finir et oui, je vous comprends aussi.
C'est vous qui l'avez décidé va t on nous dire mais je n'en suis pas si certaine !
Votre bourreau est allé jusqu'au bout : vous faire disparaître de sa vie, de la vie, il était souverain puisqu'il vous a placée dans une dépendance affective totale envers lui. Vous n'avez pas pu vous en défaire. Bien que consciente de sa toxicité vous avez été tiraillée entre retrouver votre joie de vivre et "je ne sais comment faire", vous avez choisi de partir, de quitter la scène. Tout était trop difficile pour vous. Lui seul en est responsable.
Sans scrupules il vous a rejetée en vous disant non, il a pris une maîtresse et vous l'a même imposée ! il n'a pas eu respect pour votre personne.
Votre bourreau a gagné ! Il vous a infligé tellement de souffrance que rien ni personne ne pouvait arrêter la machine infernale : vous conduire au suicide.
Honte à ces humains capables de faire sombrer cet autre que, sans doute, ils ont pourtant "aimé" à un moment donné.. Pas longtemps toutefois ! Pas assez et pas assez bien comme vous le méritiez sans aucun doute.
Quand ce bourreau fait en sorte que nous ne sommes même plus capables de ressentir le bien-être ou le mal-être en nous, oui il faut partir et le laisser errer dans son bourbier immonde. C'est difficile. Vous l'avez constaté.
Pourtant aujourd'hui, je ne peux que remercier ces thérapeutes qui, dans ces situations, font tout leur possible pour ranimer la petite flamme de vie qui existe encore en nous.. Certains ont les qualités, les connaissances et l'empathie qu'il faut, au moment où il le faut. A nous d'apprendre à les écouter, quelque soit le "malaise" que cela peut engendrer en nous passagèrement. Ils sont là pour nous aider à condition de les solliciter, mais "pas trop tard".
Courage à nous tous
Bon voyage Anna, je vous embrasse

Ce parcours dramatique je l'ai emprunté et dieu merci j'en suis revenue avec une force et une conviction de continuer quoi qu'il arrive... Aujourd'hui en couple avec un homme adorable je goûte au bonheur à 63 ans après toute une vie de souffrances...
Paix à ton âme Anna🙏
J'espère que ton bourreau payra très Cher 😡

Bonjour, peu de temps avant ma séparation avec mon ex-mari, j'ai fait plusieurs tentatives de suicide et ai été admise à l'hôpital car je ne me nourrissais plus. Ce sont les psychologues qui m'ont dit que ma relation était en train de me tuer à petit feu.
Je devais y rester trois mois, mais j'ai dû rentrer au bout de trois semaines pour m'occuper des enfants. C'était très dur. 😭
Bon courage à la famille d'Anna et toutes mes condoléances.

Après dix ans, il aura fallu des menaces de mort verbales durant des mois... Puis, un jour, deux armes pointées sur mon front... pour que mon instinct de survie s'enclenche.
Même dans cette situation, rien n'a été facile. Aidons du mieux possible les victimes pour éviter le drame d'Anna, qui a sûrement aussi été victime d'elle-même, prise au piège.
Aider signifie crier au monde la réalité de cette prison virtuelle méconnue.
Pensées sincères et condoléances pour ses proches.

Pour aller plus loin

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Soutien Psy à distance - Experte en relations toxiques, pervers narcissiques - Geneviève SCHMIT

© Geneviève Schmit, experte dans l’accompagnement des victimes de manipulateurs pervers narcissiques depuis les années 2000.

Pour toutes consultations, laissez-moi un texto au 06.43.43.15.79

La reproduction intégrale de mon écrit est autorisée.
Cependant, mon nom complet ainsi que le lien actif de la page du site internet pervers-narcissiques.fr est obligatoire. Vous remerciant de votre compréhension ainsi que de l’intérêt porté à mon travail.

J’aurais grand plaisir à lire vos interventions sur le Facebook qui vous est dédié :
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